Vous avez déjà noté ça forcément, ces gens qui sont toujours pressés, qui ont un portable greffé à la main, qui parlent vite, marchent vite, envoient des e-mails sans bonjour ni m****, qui nous font croire (malgré eux) que la vie c’est uniquement le travail et que respirer c’est tricher.
Le profil type
Ils traversent l’open-space en courant avec leur PC sous le bras comme si la vie d’un homme en dépendait, alors qu'ils vont juste participer à leur énième conf-call de la journée qui, a priori, ne va changer la face du monde. Ils ont cette manie d’exhiber leurs calendriers quand on cherche un créneau pour caler une réunion, comme si toutes ces petites cases bleues qui s’entrechoquent étaient des médailles pour prouver combien ils ont de la valeur. Un Tetrix à l’envers en gros, plus t’as de lignes, plus t’es content. Et puis ils prennent un air de drama-queen pour annoncer qu’ils ne sont pas disponibles : « Ah maouaaaiii, mais tu voisheu, je suis désolééé, ça va être vraiment être chaud heu cette semaine. ». On dirait qu’ils déclinent une invitation de la reine d’Angleterre !
Évidemment y’a le classique : ils n’ont J A — M A I S le temps de prendre une pause déjeuner.
Et quand arrive le soir, ils n’oseraient jamais non plus partir les premiers, des fois que les autres puissent penser qu’ils ont vraiment mieux à faire que d’être le c** vissé sur une chaise de bureau au milieu d’un open-space bruyant et sans lumière.
Mais sérieux là, est-ce que tout ça ne serait pas une énorme supercherie ?
Selon les chiffres de l’institut de sondage Gallup sur l’engagement des Français au travail en 2018, seuls 6% des salariés s’affirment engagés au travail, c’est-à-dire très impliqués à la tâche et enthousiasmés par leurs missions professionnelles. Sauf que moi quand je regarde autour de moi, j’ai plutôt l’impression que seuls 6% n’en ont clairement plus rien à faire et que tous les autres triment comme des ouf, en gardant le sourire bien évidemment. A moins que comme moi (avant), ils ne fassent tous semblant ?
Oui, parce que moi aussi j’ai été une excitée du calendrier, j’ai travaillé des milliers d’heures sup sans être payée et sans trop vraiment savoir pourquoi, j’ai sacrifié mes loisirs et ma santé, j’ai participé à des réunions en mode schyzo avec une voix au fond de moi qui me disait : « Mais qu’est-ce que tu fous là ??! » Du coup, j’me dis que je ne suis peut-être pas la seule à avoir joué au jeu de 'Qui est le plus busy au bureau ?' sans même m’en rendre compte.
Game over: 3 conseils pour répartir son temps différemment
Respecter son planning perso comme on respecte son planning pro
Notez dans votre agenda TOUS vos rendez-vous persos: yoga, temps famille, concert, peinture, crochet… Bref, tous les trucs qui vous font kiffer. Evidemment ce n’est pas tout de planifier, il faut se pointer aux rendez-vous ! Pour commencer, je vous conseille d’y aller mollo avec un ou deux rendez-vous persos max par semaine. Quand vous aurez pris le rythme, augmentez la dose. Si quelqu’un essaie de vous faire culpabiliser (ou que vous culpabilisez tout·e seul·e comme un·e grand·e), répétez-vous ceci: « Je sais ce qui est bon pour mon équilibre, pourquoi je pars à telle heure. Ce que les autres pensent n’a pas d’importance. » (Plus facile à dire qu'à faire, on est bien d'accord.)
Changer de croyance
Il va aussi falloir travailler sans relâche à renverser une croyance qui pourrit nos vies. Cette idée que : Plus on passe de temps au bureau. > Plus on est investi. > Plus on est productif. Alors qu’on pourrait très bien penser : Plus on passe de temps au bureau. > Moins on est organisé. > Moins on a une vie équilibrée. La bonne nouvelle c’est que les entreprises s’y mettent peu à peu, forcées de s’adapter aux attentes de la nouvelle génération pour qui la notion de work-life balance n’est pas un slogan, mais un vrai critère de sélection. Quoi qu’il en soit, même quand on a la chance de travailler dans une entreprise à la culture plutôt progressiste, on est vite rattrapé par les vieux codes implicites qui dictent la vie de bureau. Donc écrivez cette nouvelle croyance quelque part et cultivez-la jusqu’à ce qu’elle remplace l’ancienne croyance.
S’entourer des bonnes personnes
S’entourer de gens qui comme vous, ont envie ou ont déjà « réaménagé » leur temps de travail permet de créditer vos choix, de trouver le courage de faire différemment. Ça aide tout simplement à se sentir moins seul, quand on a décidé de ne plus participer au grand jeu de ‘Qui est le plus busy au bureau ?’.
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